Spécificité de l’interprétation

en Psychanalyse Rêve Eveillé

 

 Plan de l'intervention de Jean-Marc Henriot

 

I. Nécessité de l’interprétation en psychanalyse

 

 

Pourquoi

 

Pourquoi ce rôle si fondamental de l’interprétation en psychanalyse. Intervention quasi caractéristique de l’identité du travail psychanalytique ? Cela tient à la structure même du cadre et du processus, avec la triade technique :

 

´  Règle fondamentale

 

´  Attention flottante

 

´  Interprétation.

 

 

Règle fondamentale :

 

´  Suspension des représentations de but

 

´  Permettre ainsi l’émergence des traces et mécanismes Ics

 

v Traumas ; pulsions ; interdits surmoïques ; fantasmes Ics identifications et contre-identifications

 

v Schémas directeurs de destinée, induits par tous ces points, inducteurs de filtres de perception

 

v Mécanismes de défense, protecteurs de ces schémas

 

 

Attention flottante

 

´  Suspension des représentations de but. Bion : « sans mémoire et sans désir »

 

´  Mais ceci ne se comprend que par le fait qu’il y ait, en parallèle ou en alternance, une partie du Moi du psychanalyste qui a

 

v Le désir de comprendre

 

v La mémoire des séances précédentes, de l’anamnèse, des autres cures, des lectures, des supervisions, etc.

 

 

Interprétation

 

´  Le problème alors est de rendre perceptible au patient ce que le Psy a lui-même perçu ou mis en forme. Cf. Greenson : rendre « opposable au Moi » ce qui doit être perçu. Problème de fond et de forme ; de défusionnement, de création d’une séparation, d’une frontière entre deux espaces qui étaient auparavant mélangés.

 

´  Le but est de permettre à une partie du Moi Cs de se dégager de l’emprise de ces motions inconscientes et d’avoir le choix de décider.

 

Exemples:

 

Pour les mécanismes de défense s’en libérer suppose un travail double :

 

v d’une part la désidentification, le repérage de ce qui est devenu Forme sur un Fond,

 

v d’autre part le refus de continuer à y souscrire, et ceci ne peut se faire que par un suivi de l’interprétation qu’on appelle la perlaboration.

 

L’ensemble interprétation-perlaboration va permettre ce que LAGACHE nomme les Mécanismes de Dégagement.

 

 

 

II. Difficultés de l’interprétation en psychanalyse

 

 

Nécessité d'un « clivage fonctionnel » du moi

 

Ceci suppose donc ce que beaucoup d’auteurs nomment un « clivage fonctionnel » du Moi.

 

Greenson parle de la nécessité d’un Moi plastique, capable d’osciller entre régression et fonctions plus avancées.

 

 J-L Donnet et A. Green d’un dédoublement du Moi, afin qu’une partie puisse être observatrice de l’autre « avec toutes les difficultés inhérentes à cette tâche ».

 

 

Conditions pour que ce clivage fonctionnel s’effectue

 

Pour que ce clivage fonctionnel s’effectue

 

´  il faut arriver à une alliance du Moi observateur du patient avec le point de vue du psychanalyste, qui permettra une désyntonisation par rapport à la partie observée

 

´  ceci suppose ce que Greenson appelle « l’alliance de travail », constituée de :

 

v l’identification au psychanalyste ou du moins à son mode de fonctionnement, favorisée par l’alliance consciente autour des représentations-buts de la cure (contrat initial, basée sur le désir de moins souffrir)

 

v la dérivation d’une partie du transfert positif qui va favoriser cette acceptation du point de vue du psychanalyste (ce que Guillaumin nomme « l’anaclitose de transfert »)

 

 

Difficultés structurelles

 

Même lorsque ce clivage fonctionnel est correct à tous niveaux, le travail initial de désyntonisation pose problème, dans le cadre de la psychanalyse classique. Il suppose en effet :

 

v  un coup de force de la part du psy (cf. dialectique du sens et de la force. Viderman), qui instaure, d’une façon guerrière, même si c’est dit avec tous les bémols possibles, une frontière entre deux territoires qui étaient auparavant interpénétrés

 

v ce qui amène inévitablement des effets pervers tels que augmentation de la résistance ou soumission, face à un psy « supposé savoir » qui est alors renforcé dans un statut de « sachant »,

 

v ce qui peut freiner la dissolution ultérieure du Transfert (problème qui me semble très présent dans les cursus d’Ecoles psychanalytiques). En effet, ce coup de force, s’il est accepté puis intégré, suppose une identification au psy, et une introjection de son mode de fonctionnement. D’où les prescriptions pour terminer une analyse, supposant la dissolution de cette identification (cf. Bouvet), mais cela risque d’être un vœu pieux, puisque cette identification a été à la base même de toute la cure. A contrario : le projet d’équivalence en Cure RE (Cf. Le RED et l’Ics)

 

 

Difficultés de mise en œuvre

 

 
Résistances du transfert

 

´  Si le transfert est trop négatif, le patient va ressentir l’interprétation comme une agression, une tentative de la part du psy de le rendre fou par un brouillage du Moi : « Ce que vous sentez ou pensez n’est pas juste ; vous sentez et pensez autre chose ».

 

´  Si le transfert est trop positif, le patient va gober l’interprétation, l’introjecter, avec le risque de suggestion, ou même de mystification, en cas toujours possible d’une interprétation fausse

 

 
Résistance au Transfert

 

´  En cas de résistance au transfert, il manque l’énergie nécessaire pour mobiliser le Moi à accepter cet effort de dédoublement

 

 
Problème topique (profondeur de l’interprétation)

 

´  Trop « profonde », c’est à dire trop proche de l’Ics et n’ayant pas une partie suffisante intégrée au PréCs, elle est refusée ou devient interprétation sauvage

 

´  Trop « superficielle », c’est à dire trop proche du Cs, elle n’a guère d’intérêt mutatif

 

 
Problème du Contre-Transfert

 

´  Toutes ces questions se posent corollairement au psychanalyste lui-même : juste place du CT, ni trop positif, ni trop négatif, et co-existence du mode « attention flottante » et « Moi de travail, lucide et relativement désaffectivé »

 

Les tonnes de recommandations techniques se comprennent donc, à la lumière de tous ces paramètres qui doivent sans arrêt être optimum, et permettre de maintenir ce fameux clivage fonctionnel, tant du côté du patient que du côté du Psychanalyste.

 

 

III. Perlaboration et frontières fonctionnelles

 

 

1. Nécessité de la perlaboration

 

Peu à peu cette frontière doit s’installer et se pérenniser pour être fonctionnelle, càd pour permettre le travail initial de déliaison puis celui tout aussi nécessaire de reliaison sur une un autre mode que la symbiose précédente. Ceci suppose : du temps, et le maintien de l’auto-observation issue de l’interprétation.

 

Prenons l’exemple des retrouvailles de vécus traumatiques. Il ne suffit pas d’avoir retrouvé des souvenirs, et pris Conscience de ce qui s’y était joué. Ce qui est opérant c’est le lien avec cet Enfant interne, cette partie blessée, lien qui peut alors (ou parfois ne peut pas) s’effectuer. Dans ce cas, s’instaure alors :

 

1. la reconnaissance de la partie traumatisée (devenue traumatique par la compulsion de répétition)

 

2. et parallèlement la désidentification d’avec cette partie ; et donc la libération de son emprise

 

3. qui permet alors le soin à cette partie traumatisée, et / ou la juste distance avec elle

 

Pensons, en contrepoint, comment le RE permet un travail aisé dans ces domaines de repérage, de mise à la bonne distance, de soin à la partie traumatisée.

 

 

2. Qu’est-ce qu’une frontière fonctionnelle ?

 

´  Frontière placentaire ; frontière de la peau. Il semble que la frontière fonctionnelle obéisse aux impératifs suivants : suffisamment poreuse et suffisamment imperméable. Ce qui bien sûr évoque dans le rapport avec la M, les questions de bonne distance et de bon rythme

 

´  On peut retrouver ce pattern dans toutes les frontières, que celles-ci soient au cœur du psychisme individuel jusque dans l’interactionnel et même l’international (exemples)

 

´  Cette notion est à la base même de la capacité de penser (Bion. Barrière alpha) et éclaire la problématique des Etats-Limites (problème de la gestion économique de l’affect et des frontières fragiles du contenant psychique)

 

´  Cette question est donc fondamentale. Elle implique : que le psy soit attentif à la création de cette juste distance, juste rythme ; et que le patient puisse instaurer lui aussi, tant en intrapsychique qu’en interactionnel.

 

Or toutes les questions que nous venons d’aborder : difficulté de l’interprétation, nécessité d’un dédoublement du Moi, instauration de frontières fonctionnelles, trouvent en Cure RE des réponses spécifiques, infiniment plus aisées que toutes celles proposées par la psychanalyse non-RE.

 

 

IV. Spécificités du cadre en cure RE

 

 

Brièvement essayons de nous rappeler ce qui est spécifique au cadre RE et ce que ça entraîne :

 

 

1. Cadre gigogne, et ce qu’il suppose de clivage fonctionnel

 

´  caractéristique Cure RE : deux scènes différentes : avec RE, hors RE

 

´  double membrane : pare-excitation projection . D. Anzieu : écran protecteur et écran projectif

 

´  expérience restauratrice du Moi-peau

 

´  c’est au psy d’instaurer cette caractéristique

 

 

2. Travail sur la bonne distance et le bon rythme

 

´  le RE permet l’expérience de la bonne distance avec ses contenus Ics. Ceux-ci se présentent « suffisamment masqués » pour ne pas provoquer de résistances massives, et « suffisamment explicites » pour inciter à la prise de conscience. Au fond il s’agit là de l’expérience vécue dans les tous premiers rapports à la Mère, capable de présenter les vécus de l’enfant d’une façon gérable par lui, grâce au passage par sa propre fonction alpha. Réussir à faire un vrai RE dans toute sa dimension (excitation et contrôle) c’est renforcer l’expérience de la gestion interne qui a permis l’instauration de l’appareil à penser et du contenant psychique. Bion.

 

´  C’est le patient qui peut choisir le rythme auquel il fait ses RE. Cette possibilité entraîne :

 

v Gestion d’une partie du cadre (la partie flottante) d’où intérêt pour la découverte de ses propres besoins (alors que l’autre cadre, très fixe, serait susceptible de reproduire des traumatismes par inadaptation aux besoins profonds).

 

v Choix du « bon rythme » ; si la personne présente un déficit dans ce domaine, c’est au psy de proposer le RE suivant le rythme que la personne aurait choisi si elle avait été au plus près de ses moyens . Cf. object-presenting de Winnicott. Cas de patients gravement carencés par une M dysrythmique)

 

´  en résumé, il y a là une possibilité d’expériences restauratrice des appuis narcissiques primaires et de l’imago M primaire, fond sur lequel se bâtit le psychisme.

 

 

3. RE, espace paradoxal, restaurateur de l’espace transitionnel

 

 
Paradoxes

 

´  Trouvé-créé. Trouvé par la passivité réceptive, créé subjectivement

 

´  Passivité-activité. Bion : relation entre un contenant féminin et un contenu masculin. M. Klein : position féminine primaire, substrat nécessaire pour l’identification. Ce qui n’est pas loin aussi d’un masochisme primaire, nécessaire pour supporter des vécus plutôt effractifs ; le masochisme permet de transformer le mauvais en bon.

 

´  RN : subir les images ; Rêverie Cs : choisir les actions ; RE : entre les deux

 

´  Seul-en-présence-de-la-mère

 

´  Détruit-retrouvé. Son importance dans la constitution de la sécurité quant aux vécus fantasmatiques.

 

´  et d’autres (Jeu-Réalité ; Répétition-Nouveauté ; fait pour soi-fait pr autre, etc.)

 

 
Importance de respecter ces paradoxes

 

1. Sans les interpréter (cf. la question que Winnicott souligne comme ne devant pas être posée : « l’as-tu trouvé ou créé ? »),

 

2. En maintenant active la branche du paradoxe que le patient pourrait être tenté d’aplatir. Exemple : passivité-activité. Ce faisant on permet au patient de redécouvrir son centre créatif (Cf. le cœur métamorphe).

 

 

4. RE restaurateur d’un PréCONSCIENT opérationnel

 

´  le PréCs. Sa fonction de liaison entre deux espaces. La nécessité que les deux frontières soient fonctionnelles. Le déficit du PréCs dans les structures psychosomatiques. Les troubles de frontières dans les autres cas pathologiques.

 

´  la similitude entre l’expérience du RE, lorsqu’il est vécu dans les conditions les plus achevées, et celle du PréCs.

 

´  cf. Elisabeth MERCIER. « Qui parle en RE ? L’être dans sa globalité ». Comment : par le fonctionnement réunissant des motions inconscientes et des recherches conscientes, ce qui évoque les 2 Je de Lévine.

 

 

5. RE, créateur de liens et de renouveau

 

´  le RE assure un travail de déliaison-reliaison.

 

v En Analyse RE, c’est le RE lui-même qui assure la fonction de mise en exergue de ce qu’il y a « à voir », de ce qui peut être « opposable » au Moi. Et souvent bien plus pertinemment et plus aisément qu’en psychanalyse (Ex . La patiente à l’histoire familiale merveilleuse, et le RE du rat et de l’araignée). L’autre vérité ne demande qu’à se figurer. Le RE assure cette fonction d’instaurer une Forme qui se détache sur un Fond.

 

v La « construction » en psychanalyse classique est dépendante de l’analyste ; et son adoption par le patient, en tant que vérité, est dépendante de la force déployée par l’analyste, et par la structure de l’espace analytique. Cf. l’article de Freud sur « Constructions en analyse ».Tandis qu’en RE tout ceci s’instaure sans autre coup de force du psy que celui consistant à ré-orienter une partie du transfert vers cet espace. Du coup le patient n’a aucune peine alors à adopter cette « construction » qui est issue de lui-même, et qui a été vécue dans une expérience fortement affectivée.

 

´  Diverses liaisons sont expérimentées en cours du RE :

 

v corps / affect-verbe. Réinstallation de la psyché dans le corps

 

v représentation de mots / représentation de choses

 

v pulsions-PréCs-Cs

 

Le RE, par sa mise en forme métaphorique de situations traumatisantes, effectue par lui-même tout un travail de frayage PréCs de « l’autre vérité ».

 

et hors RE (nous verrons comment) :

 

§  RE-histoire

 

§ RE-vie relationnelle, choix de vie

 

´  mais aussi une expérience de new-beginning (Balint). Création de nouvelles expériences, via l’évolution des symboles, et du fait de la particularité spécifique au RE du mélange des 2 Je, et de l’appui sur le Transfert positif et sur les interventions du thérapeute (allègement surmoïque ; autorisation implicite à sortir des schémas automatiques)

 

 

6. Conséquences à tirer, concernant la structure de la Cure RE

 

´  Il est donc important de ne pas inscrire simplement l’expérience du RE au cœur de l’ensemble méthodologique de la psychanalyse freudienne, au risque d’aboutir à une psychanalyse abâtardie, mais bien plutôt de repérer et théoriser ce qui fait la spécificité de l’Analyse RE et de son cadre particulier. Et par exemple la triade : règle fondamentale-attention flottante-interprétation ne sera pas adoptée telle quelle.

 

v règle fondamentale, avec sa suspension des représentations-buts, suspension destinée à permettre l’émergence des mécanismes Ics, sera remplacée par la proposition d’un espace et d’un temps destinés à favoriser cette émergence et à permettre le détachement d’une Forme sur un Fond. Le RE est un support proposé au transfert

 

v l’attention flottante, destinée à découper des formes perceptibles par le psy sera utilisée quand c’est possible. Mais en cours du RE, elle est remplacée par une participation symbolique et des interventions, si cela est nécessaire, destinées à permettre l’expérience d’un RE sous le signe des 3 V

 

v l’interprétation, c’est à dire le processus de déliaison (créatrice d’une nouvelle frontière) et de reliaison (nouveaux liens avec la partie repérée, sous la prévalence d’une partie du Moi plus élaborée),sera assurée par le RE lui-même, et la perlaboration par la force du souvenir de ces vécus RE et la permanence du rappel, par l’Analyste RE, qu’il y a là quelque chose à travailler

 

En résumé le difficile « clivage fonctionnel » devient ici un clivage fonctionnel aisé, doté de caractéristiques évitant que la Forme repérée soit attribuable au psycha et donc source de difficultés transférentielles et identitaires.

 

 

V. Conséquences pratiques quant à l’interprétation

 

 

Les fonctions dévolues à l’interprétation, en psychanalyse classique, le sont au RE

 

 Et les fonctions dévolues à l’interprétation, en psychanalyse classique, le sont alors au RE :

 

v clivage fonctionnel permettant le dédoublement du Moi,

 

v déliaison par la mise en exergue de ces RE,

 

v reliaison par la proposition de continuer à se laisser interroger durant la semaine par le vécu du RE et par la proposition de le noter, reliaisons intra-RE lui-même,

 

v et (en lieu et place de l’interprétation mutative) expériences de renouveau par évolutions symboliques favorisant la terminaison des traumas autant que l’évolution des mécanismes de défense,

 

v instauration d’une frontière fonctionnelle entre le Moi-observateur-adulte et les divers espaces psychiques consacrés auparavant aux schémas inconscients par restauration d’un PréCs fonctionnel.

 

Sans compter les autres effets que sont :

 

v restauration d’un contenant psychique fiable,

 

v retrouvailles avec la créavitité d’un espace transitionnel interne,

 

v renforcement d’une imago M primaire bonne,

 

v apprentissage de la juste distance et du juste rythme envers soi-même

 

v  renforcement de la sécurité vis à vis de l’angoisse et des montées pulsionnelles.

 

La première tâche d’un Analyste RE et donc d’instaurer et de maintenir ce cadre particulier, et surtout de ne pas trop donner place à l’interprétation (sauf cas nécessaires dont nous allons reparler) afin d’éviter toutes les difficultés et résistances transférentielles dont nous avons parlé à ce propos. Mon hypothèse est que on a d’autant plus d’interprétations à proposer que le patient est moins installé sur le registre RE. J’y ajouterai, en corolaire, que les fameuses « Cures RE sans RE » me paraissent probablement plus liées à des résistances de l’Analyste RE qu’à la structure des patients en question. Exemple des aménagements permettant la structure RE même avec un patient psychotique.

 

 

Trois cas sont envisageables :

 

´  cas où il est impératif de ne pas interpréter

 

´  cas où l’interprétation métaphorique est possible

 

´  rares cas où les interprétations psychanalytiques peuvent être envisagées

 

 
1. Cas où on ne doit pas interpréter

 

´  lors de la mise en place de la bonne distance

 

Si l’interprétation survient trop précocément dans les premiers RE

 

v tendance à en faire un test projectif plus qu’une expérience à vivre

 

v risque de décoder implicitement au cours même du RE… ce qui va stopper celui-ci

 

v la bonne distance du patient avec son RE ne peut pas être facilement instaurée puis maintenue

 

v installation du thérapeute en position d’expert. Ex: pratique de G. Romey

 

´  alors des RE de renouveau

 

si l’interprétation survient à propos de ces RE

 

v aplatissement sur du « passé » de quelque chose qui procède du renouveau

 

v risque de perte de ce mouvement de « construction » et surtout de reconstruction (d’une légende personnelle)

 

A comparer avec d’autres types de thérapie : dans une thérapie de couple, ce qui ne doit pas être mis en cause (interprété) c’est le mythe fondateur sous peine de destruction du couple. Dans une analyse RE ce qui ne doit pas être interprété, c’est la mise en place de la nouvelle « légende » personnelle, avec ses faits héroïques.

 

 
2. Cas où l’interprétation métaphorique est envisageable

 

´  A partir du RE et dans son langage : trauma, construction

 

´  mais là encore le but n’est pas d’interpréter, mais de favoriser le travail de liaisonproposée au patient. On l’incitera à relier aussi : avec d’autres RE, avec ses RN, avec toutes les autres manifestations de l’Ics, et avec son histoire personnelle. Cette fonction de liaison sera utile au patient bien après la Cure.

 

 
3. Rares interprétations restantes

 

´  les défenses par rapport au RE lui-même (attaque empêchant la mise en place de l’écran projectif), et donc par rapport à la structure même de l’Analyse RE. A noter que dans ce cas il est particulièrement important que l’analyste s’interroge sur sa propre résistance au RE.

 

´  par contre les défenses contre l’expérience du RE, intra-RE, seront traitées prioritairement par des interventions symboliques au cours même de ce RE

 

´  les attaques portant sur le cadre contenant, c’est à dire sur l’écran protecteur (uniquement dans le risque d’arrêt, car sinon cela peut être traité en bonne partie par les RE suivants). Mais intérêt du double cadre acting-out-in.

 

 

VI. Conclusion

 

´  Aisance donnée par le RE + intérêt pour contenant psychique.

 

´  Théoriser en particulier les « interventions ». Ex. : la proposition qui incombe au psy, pendant un long temps, de faire du RE (object-presenting) et d’assurer ainsi la déflexion du transfert avant qu’il ne devienne un frein massif.

 

´  Le travail d’interprétation et de liaison sera, au total, essentiellement celui de l’analyste RE lui-même, à usage non communiqué. Exemple : le changement du patient après une supervision du psy.

 

´  Ainsi la meilleure des interprétations, en Cure RE, sera celle qui n’est pas communiquée si ce n’est aux collègues (un peu de défoulement narcissique n’est pas mauvais) ou dans des écrits.

 

 

 

 

 

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